Autoconsommation ou revente totale : guide pour bien choisir

Les points essentiels à retenir

• Comparez au moins deux devis avant de vous engager
• Intégrez les aides nationales et locales dans votre budget
• Privilégiez du matériel garanti 25 ans avec un bon SAV
• Prévoyez un entretien annuel pour maintenir les performances
• Suivez votre production via une application dédiée

Sommaire

• Introduction : deux façons de valoriser votre électricité solaire
• Comment fonctionnent ces deux options ?
• Quels sont les avantages et inconvénients de chaque système ?
• Budget et aides disponibles
• Comment choisir la meilleure option pour votre situation ?
• Les étapes concrètes pour prendre votre décision
• Conclusion
• Questions fréquentes

Quand on se lance dans un projet photovoltaïque, une question revient systématiquement : vaut-il mieux consommer sa propre production ou tout revendre au réseau ? Les deux approches ont leurs atouts, et le bon choix dépend vraiment de votre situation personnelle. Voyons comment faire le tri.

Introduction : deux façons de valoriser votre électricité solaire

Consommer ce que vous produisez

Avec l'autoconsommation, vous utilisez directement l'électricité générée par vos panneaux pour alimenter votre maison. L'objectif ? Réduire votre facture et devenir moins dépendant du réseau électrique classique.

Il existe deux variantes :

• L'autoconsommation simple : vous utilisez toute votre production, et le surplus part gratuitement sur le réseau
• L'autoconsommation avec revente du surplus : vous consommez en priorité, et vous vendez ce que vous n'utilisez pas à un tarif réglementé

Cette deuxième formule est la plus courante. Elle permet de combiner économies et revenus complémentaires, tout en participant à la transition énergétique locale.

Tout vendre pour générer un revenu stable

À l'inverse, la revente totale consiste à injecter 100% de votre production dans le réseau. Vous ne consommez rien de ce que vous produisez. Un contrat sur 20 ans (généralement avec EDF Obligation d'Achat) vous garantit un prix fixe pour chaque kilowattheure vendu.

Ce système convient particulièrement aux grandes installations ou aux personnes qui consomment peu pendant les heures ensoleillées. Le principal avantage ? Un flux de revenus prévisible et sécurisé sur deux décennies.

Avantages et inconvénients de chaque formule

Avant de trancher, il faut peser le pour et le contre de chaque option selon votre mode de vie.

Ce que l'autoconsommation vous apporte (et ses limites)

Les points forts :

• Votre facture d'électricité baisse immédiatement
• Vous gagnez en indépendance face aux augmentations de tarifs
• Le surplus peut générer un petit revenu complémentaire
• Vous valorisez une énergie propre produite localement

Les contraintes :

• La production dépend de l'ensoleillement (pas de soleil, pas d'électricité)
• Il faut adapter vos habitudes de consommation ou ajouter des batteries
• L'investissement de départ reste conséquent

Pour maximiser vos économies sans batteries, lancez votre lave-linge et votre lave-vaisselle en journée plutôt qu'en soirée. Les petits ajustements font la différence.

La revente totale : stabilité contre flexibilité

Les avantages :

• Un revenu garanti pendant 20 ans, quel que soit le prix du marché
• Aucune contrainte sur vos horaires de consommation
• Toute votre production est valorisée au tarif réglementé

Les inconvénients :

• Votre facture d'électricité ne baisse pas d'un centime
• Vous restez totalement dépendant du réseau
• La rentabilité repose uniquement sur les tarifs de rachat

Cette formule s'apparente davantage à un placement financier qu'à une démarche d'autonomie énergétique.

Budget et aides disponibles

Parlons chiffres. Combien ça coûte, et quelles aides peuvent alléger la note ?

L'investissement initial

Pour une installation résidentielle classique (entre 3 et 6 kWc), comptez entre 7 000 et 15 000 € TTC, pose comprise. Ce budget est similaire que vous choisissiez l'autoconsommation ou la revente totale.

La différence se situe dans le retour sur investissement :

• En autoconsommation, vous économisez chaque mois sur votre facture. Plus vous consommez en journée, plus c'est intéressant.
• En revente totale, vous percevez un revenu fixe sur 20 ans, indépendamment de votre consommation personnelle.

Les coups de pouce financiers

Plusieurs dispositifs existent pour réduire votre investissement :

• La prime à l'autoconsommation : versée sur cinq ans pour les installations avec revente du surplus. Son montant diminue à mesure que la puissance augmente.

• Le tarif d'achat garanti : que vous vendiez tout ou seulement le surplus, l'État fixe un prix de rachat sur 20 ans, révisé chaque trimestre. Cette garantie sécurise vos revenus futurs.

• La TVA réduite : 10% pour les installations de moins de 3 kWc (matériel et main-d'œuvre), 20% au-delà.

• Les aides locales : certaines régions ou communes proposent des subventions complémentaires. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou de votre conseil régional.

• L'éco-prêt à taux zéro : selon votre situation, vous pouvez financer votre projet sans intérêts.

Ces dispositifs réduisent significativement votre mise de départ et accélèrent la rentabilité de votre installation.

Comment choisir la meilleure option ?

Venons-en au cœur du sujet : quelle formule correspond vraiment à votre situation ?

Les critères qui font la différence

Plusieurs éléments entrent en jeu :

• Vos objectifs financiers : cherchez-vous avant tout à diminuer vos dépenses courantes, ou à créer une nouvelle source de revenus ? Le premier cas oriente vers l'autoconsommation, le second vers la revente totale.

• Votre rythme de vie : êtes-vous souvent chez vous en journée ? Télétravaillez-vous ? Une forte présence diurne maximise l'intérêt de l'autoconsommation. Si vous partez tôt et rentrez tard, la revente devient plus pertinente.

• La surface de votre toiture : une grande surface permet d'installer plus de panneaux. Si votre production dépasse largement vos besoins, la revente peut mieux valoriser cette capacité.

• L'évolution des prix : l'autoconsommation vous protège des futures hausses tarifaires. La revente totale vous garantit un prix fixe, ce qui a aussi ses avantages en termes de visibilité.

• La simplicité administrative : les deux options nécessitent des démarches similaires (contrat de raccordement, déclaration en mairie). La vraie différence est dans la gestion quotidienne : l'autoconsommation demande un peu plus d'attention aux horaires de consommation.

Profils types et recommandations

Vous êtes fait pour l'autoconsommation si :

• Vous travaillez à domicile ou êtes souvent présent en journée
• Vous voulez réduire vos factures immédiatement
• Vous cherchez à gagner en autonomie énergétique
• Vous acceptez d'adapter légèrement vos habitudes

La revente totale vous convient mieux si :

• Vous visez un investissement rentable sur le long terme
• Votre consommation diurne est faible
• Vous disposez d'une très grande surface de toiture
• Vous ne voulez pas gérer vos horaires de consommation

Les étapes pour prendre la bonne décision

Maintenant que vous avez les cartes en main, voici comment procéder concrètement.

1. Analysez votre consommation

Sortez vos factures des 12 à 24 derniers mois. Regardez votre consommation mois par mois, et tentez d'identifier vos pics de consommation : plutôt le matin, en journée, ou le soir ?

Pensez aussi à l'avenir : prévoyez-vous d'acheter une voiture électrique ? D'installer une pompe à chaleur ? Ces évolutions changeront la donne et doivent être intégrées dès maintenant dans votre réflexion.

2. Faites évaluer votre toiture

Contactez un installateur certifié RGE pour une visite technique. Il vérifiera :

• L'orientation et l'inclinaison de votre toit (l'idéal : plein sud, entre 30 et 35 degrés)
• L'absence d'ombrage (arbres, cheminées, bâtiments voisins)
• L'état de la charpente et de la couverture
• La surface disponible pour déterminer la puissance maximale installable

3. Comparez les scénarios

Demandez à votre installateur (ou utilisez les simulateurs en ligne de l'ADEME) de chiffrer les deux options. Vous obtiendrez :

• Le coût total avec les aides déduites
• Le temps de retour sur investissement
• Les économies ou revenus annuels prévisibles
• La production estimée sur 20 ans

Cette comparaison chiffrée vous donnera une base solide pour décider.

4. Pensez à la maintenance

Quel que soit votre choix, prévoyez un entretien annuel pour maintenir les performances. Vérifiez que votre installateur propose un SAV réactif et que le matériel bénéficie d'une garantie longue durée (idéalement 25 ans pour les panneaux).

Un bon suivi via une application de monitoring vous permettra de détecter rapidement toute baisse anormale de production.

Conclusion

Il n'y a pas de réponse universelle : le meilleur choix dépend de votre situation personnelle, de vos habitudes et de vos objectifs. L'autoconsommation offre une autonomie immédiate et des économies concrètes au quotidien. La revente totale garantit un revenu stable sur deux décennies sans contrainte de gestion.

L'essentiel est de bien analyser votre profil énergétique, de comparer plusieurs devis détaillés, et de vous faire accompagner par un professionnel compétent. Avec les aides disponibles et les tarifs actuels, les deux options peuvent être rentables – il vous faut simplement trouver celle qui vous ressemble.

Questions fréquentes

Quelle est la principale différence entre les deux systèmes ?

En autoconsommation, vous utilisez l'électricité que vous produisez pour vos propres besoins. Seul le surplus part sur le réseau (gratuitement ou vendu). En revente totale, toute votre production est vendue à un acheteur comme EDF OA, et vous ne consommez rien de ce que vous générez.

Comment savoir quelle formule est la plus rentable dans mon cas ?

Tout dépend de votre consommation diurne, de la taille de votre installation et des tarifs en vigueur. Une simulation personnalisée (via l'ADEME ou un installateur) est indispensable. Elle comparera les économies potentielles d'un côté et les revenus garantis de l'autre.

Peut-on mixer les deux approches ?

Oui, c'est même le modèle le plus répandu : l'autoconsommation avec vente du surplus. Vous consommez en priorité votre production, ce qui réduit votre facture. Ce que vous ne consommez pas est vendu au tarif réglementé, créant un revenu complémentaire.

Quelles démarches administratives prévoir ?

Pour les deux options, vous devrez :

• Déposer une déclaration préalable de travaux en mairie
• Signer un contrat de raccordement avec Enedis
• Pour la vente (totale ou surplus), conclure un contrat avec un acheteur obligé comme EDF OA

Un installateur sérieux vous accompagne généralement dans ces formalités.

L'autoconsommation fonctionne-t-elle sans batterie ?

Tout à fait. La majorité des installations n'en ont pas. L'électricité est consommée instantanément quand elle est produite, et le surplus part sur le réseau. Les batteries augmentent le taux d'autoconsommation, mais elles représentent un surcoût important à évaluer selon vos habitudes.

Puis-je changer d'option après l'installation ?

En théorie, c'est possible, mais cela implique de renégocier vos contrats (raccordement, achat d'électricité) et peut entraîner des frais. Mieux vaut donc bien réfléchir en amont pour éviter ces complications.

Tableau récapitulatif

Checklist avant de démarrer

• Analyser vos factures sur 12-24 mois
• Vérifier la qualification RGE de l'installateur
• Comparer au moins 2-3 devis détaillés
• Inclure les aides dans le calcul de rentabilité
• Prévoir le suivi et la maintenance

Avantages concrets selon l'option choisie

• Autoconsommation : jusqu'à 40% d'économies sur la facture
• Revente surplus : tarif garanti 20 ans
• Impact immobilier : meilleure étiquette énergétique du bien